L’Ukraine tremble. Une rumeur, comme un poison, s’infiltre dans les conversations, un possible échange de territoires avec la Russie. Rien d’officiel, mais suffisamment de murmures pour que la peur se mue en colère. À la veille d’un sommet inattendu entre Donald Trump et Vladimir Poutine, fixé au 15 août en Alaska, Kiev retient son souffle, consciente que son destin pourrait se négocier loin de ses frontières.
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Sviatlana Dobrynska, mère d’un soldat tombé au front, parle avec la gravité de ceux qui ont déjà tout perdu : « Qu’on arrête de tirer pour sauver des vies, peut-être… mais céder nos terres ? Jamais. » Sa voix, empreinte de douleur, porte le refus viscéral de millions d’Ukrainiens. Dans les cafés, les marchés, les gares, une seule idée domine : la paix n’a de valeur que si elle ne coûte pas l’âme du pays.
Volodymyr Zelenskyy, lui, promet qu’aucune partition ne sera tolérée. « Connaissant la Russie, une concession aujourd’hui en appelle une autre demain », prévient-il. Il réclame une paix solide, assise sur des garanties de sécurité, et non sur les illusions d’un accord dicté par l’ennemi.
Mais un symbole glaçant plane sur cette crise : le président ukrainien ne participera pas à la rencontre Trump-Poutine. Deux hommes décideront peut-être de l’avenir d’un pays… sans qu’il ait voix au chapitre.
Le virage de Donald Trump, qui renonce à imposer de nouvelles sanctions à Moscou pour privilégier ce tête-à-tête, fait grincer les dents. Pour certains analystes, c’est un cadeau inespéré à Poutine, qui continue d’exiger la cession de quatre régions, en plus de la Crimée annexée. Sur le terrain, les bombes tombent, les lignes reculent, et le prix en vies humaines monte.
Ici, personne n’ignore que les frontières ne sont pas des traits sur une carte. Elles sont faites de sang, de promesses et d’histoires qu’aucun papier signé ailleurs ne peut effacer. Dans l’attente du sommet, l’Ukraine vit suspendue entre la peur d’une trahison et l’espoir fragile que le monde n’abandonnera pas sa cause.
Wilfrid K./La rédaction
