La Guinée s’est réveillée le 27 décembre avec un frisson nocturne soigneusement rangé avant le petit-déjeuner électoral. Une tentative de coup d’État annoncée, vite contenue, presque polie, comme si le calendrier avait rappelé aux armes qu’un scrutin présidentiel était prévu le lendemain. Les autorités ont parlé de calme, de contrôle et de continuité, avec ce ton rassurant qui transforme une nuit agitée en simple incident de parcours démocratique.
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Dans le quartier stratégique de Sonfonia Africof, autour de la résidence du général Mamadi Doumbouya, les forces spéciales ont tenu la ligne jusqu’à l’aube. Les assaillants, eux, sont restés sans nom, sans visage et sans revendication claire, confirmant que dans la politique guinéenne, l’anonymat est parfois une stratégie. L’essentiel, a-t-on répété, était ailleurs : les urnes devaient ouvrir, coûte que coûte.
Pour les observateurs, la scène avait des airs de déjà-vu. Ancien putschiste devenu président-candidat, transition validée par référendum, promesse de retour à l’ordre constitutionnel : la Guinée avance, mais toujours avec un œil sur le rétroviseur. Ici, le vote n’efface pas les fusils, il cohabite avec eux.
Au final, le pays a choisi de maintenir le rituel électoral, comme on maintient un service minimum. Entre l’alerte sécuritaire et l’euphorie civique, la Guinée poursuit sa pièce politique, où l’urgence n’est pas tant de savoir qui a tenté quoi, mais qui remportera la scène suivante.
Wilfrid K./La rédaction






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