Le Parti démocratique gabonais, jadis tout-puissant, découvre soudain les joies de l’anonymat politique, ce territoire sauvage que ses membres ne connaissaient qu’à travers les discours de l’opposition. Privé du soutien affectif de la dynastie Bongo et soigneusement ignoré par le nouveau locataire du palais, le PDG ressemble aujourd’hui à un téléphone sans batterie, toujours là, mais plus personne ne l’écoute. Ses 21 députés restants se comptent désormais comme des objets de collection, témoins d’une époque que la jeune génération confond avec un chapitre poussiéreux de manuel scolaire.
En interne, l’ambiance est à la fraternité… version règlement de comptes. Les militants reprochent au directoire d’avoir rangé les recours électoraux au fond d’un tiroir, juste à côté des rêves de victoire. Entre soupçons, ambitions mal dissimulées et poignées de main crispées, chacun se voit déjà président d’un parti qui, lui, hésite entre changement de nom et certificat de décès politique.
Pendant ce temps, le pouvoir regarde, amusé, le spectacle d’un géant devenu funambule sans fil, oscillant entre soumission nostalgique et rébellion tardive. Certains évoquent une “refonte”, d’autres une “renaissance”. Les plus réalistes, eux, murmurent simplement que le PDG n’est pas en crise. Il expérimente une disparition progressive, version premium.
Le congrès à venir promet donc un grand moment historique, soit un miracle, soit, plus probablement, un hommage discret accompagné d’applaudissements enregistrés.
Wilfrid K./La rédaction







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