Les dirigeants du G20 se sont retrouvés à Johannesburg pour un grand numéro de virtuosité diplomatique. Un ballet de belles déclarations sur le multilatéralisme, monté sur fond d’intérêts divergents, de protectionnisme rampant et de divisions géopolitiques qui dansent comme des ombres derrière les sourires de façade.
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Pendant deux jours, les chefs d’État ont joué la partition du consensus : « Nous devons coopérer », ont-ils dit, tout en jetant des regards en coin à leurs voisins. Le multilatéralisme est salué comme le remède miracle aux crises du monde, mais il ressemble parfois plus à un placebo diplomatique qu’à un véritable traitement de fond. Certains y voient une déclaration d’intention, belle sur le papier, mais tiède dans son application.
Car derrière ces jolis discours, la réalité est plus épineuse. Le protectionnisme avance masqué : taxes, barrières commerciales, course aux ressources… Les alliances se forment, se défassent, dans un jeu d’équilibre délicat où chacun ramène sa fraise. Les États n’ont pas vraiment renoncé à jouer solo, même si tous affirment qu’ils préfèrent danser ensemble.
Et puis il y a les divisions : Sud versus Nord, puissances émergentes contre anciens géants, ceux qui veulent redéfinir les règles du jeu face à ceux qui souhaitent préserver l’ordre établi. Dans cette valse, certains pansent leurs plaies, d’autres affûtent leurs stratégies. Le multilatéralisme n’est pas mort, mais il tousse fortement.
Pourtant, sur le papier, c’est joli : des engagements forts, des promesses de solidarité, des appels à la coopération climatique, à la justice économique. Mais il faudra plus que des phrases bien tournées pour sauver la planète. Ce multilatéralisme-là ressemble parfois à un rêve de diplomate, une illusion d’optimisme dans un monde de realpolitik.
Johannesburg aura été le théâtre de cette comédie mondialisée : un grand show de bonnes intentions où chacun joue sa partition tout en sentant les accords se désaccorder. Et si l’avenir dépend de la coopération, il dépendra surtout de la volonté de transformer ces beaux discours en actes, non en simples accessoires sur la scène géopolitique.
Wilfrid K./La rédaction






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