Alors que les États-Unis souhaitent un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda avant la fin du mois de juin, Kinshasa et Kigali livrent une bataille silencieuse mais stratégique sur plusieurs fronts. Au-delà des affrontements militaires sur le terrain, l’heure est aux manœuvres diplomatiques, économiques et communautaires. Dans les couloirs des chancelleries et des institutions internationales, chacun cherche à imposer son récit.
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Depuis le début de l’année, des figures issues de la communauté Banyamulenge ont intensifié leur présence à l’étranger. Le 3 avril, une délégation a rencontré à Kinshasa un conseiller de la Maison Blanche, avant de poursuivre des entretiens à Washington avec le Département d’État, puis aux Nations unies à New York. Leur message est tranché : dénoncer les persécutions subies, rejeter la tutelle de Kigali et s’opposer à l’AFC/M23, tout en réaffirmant leur attachement aux institutions congolaises.
Mais ce discours ne fait pas l’unanimité au sein même des Banyamulenge. Plusieurs associations en Europe ont réagi avec force, dénonçant ce qu’elles appellent une « campagne de désinformation ». Elles contestent la légitimité de cette délégation et appellent l’Union européenne à ignorer ses prises de parole. Ce clivage illustre l’ampleur de la guerre d’influence que se livrent Kinshasa et Kigali, désormais étendue aux diasporas, aux sphères diplomatiques et aux réseaux d’influence occidentaux. Dans l’Est congolais, même la paix se négocie dans le silence, mais à haute intensité.
Wilfrid K./La rédaction
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