La Cop 28 s’est ouverte le jeudi 30 novembre 2023 à Dubaï aux Emirats arabes unis. Plusieurs pays africains y prennent part avec des exigences de plus en plus claires.
Lors du sommet de Nairobi le 06 septembre 2023 ; les pays africains avaient formulé leur demande auprès de la communauté internationale dans une «déclaration». Au nombre de leurs attentes, on note le financement des énergies renouvelables, la réforme du système financier international et taxes carbones.
Dans la «Déclaration de Nairobi», le continent africain, qui ne contribue qu’à 2% à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, s’est efforcé de trouver une position commune dans le processus mondial sur le changement climatique. Celui-là même qui culminera avec la conférence de l’ONU sur le climat (COP28) de Dubaï de ce 30 novembre. Voici les principales attentes des pays africains pour cette COP 28.
Energies propres
Outre un potentiel naturel pour générer directement des énergies propres (solaire, éolien, géothermie, etc.), l’Afrique abrite 40% des réserves mondiales de cobalt, de manganèse et de platine, essentiels pour les batteries et les piles à hydrogène.
Paradoxe : ce continent n’a attiré que 2% des investissements mondiaux de la transition énergétique pendant la décennie écoulée.
Le Sommet de Nairobi a appelé à un investissement de 600 milliards de dollars pour augmenter la capacité de production d’énergies renouvelables de l’Afrique de 56 gigawatts en 2022 à au moins 300 gigawatts d’ici à 2030. Un impératif pour un continent d’1,4 milliard d’habitants, dont 600 millions n’ont pas accès à l’électricité.
Taxes carbones
Pour permettre de lever les fonds nécessaires à ces investissements, la Déclaration de Nairobi appelle les dirigeants de la planète à «se ranger derrière la proposition d’un régime de taxation du carbone incluant une taxe sur le commerce des combustibles fossiles et sur le transport maritime et aérien». Ces sources de financements, ajoute la Déclaration, pourraient être complétées par une taxe mondiale sur les transactions financières.
Au cours d’un sommet à Paris en juin, le président français, Emmanuel Macron, s’est prononcé en faveur d’une taxe sur le commerce maritime tout en soulignant la nécessaire adhésion de la Chine, des États-Unis et d’autres pays européens pour qu’elle devienne réalité.
À Nairobi, l’émissaire américain sur le climat John Kerry s’est contenté d’expliquer que ces différentes propositions étaient à l’étude à Washington.
Réforme du système financier
Les participants au Sommet de Nairobi ont joint leurs voix aux appels à réformer l’architecture du système financier international, que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a qualifié de «dépassé, injuste et dysfonctionnel».
Les dirigeants ont également appelé à une restructuration et à un allègement de la dette de leurs pays. La charge de la dette dans la région a grimpé en flèche avec la pandémie de Covid-19, l’invasion russe de l’Ukraine et les impacts climatiques, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique.
Or, l’accès aux financements du FMI et de la Banque mondiale est jugé difficile par les pays en développement, confrontés au défi de sortir une grande partie de leur population de la pauvreté tout en s’affranchissant des énergies fossiles. La réforme des deux institutions devrait être au cœur de la réunion annuelle prévue en octobre à Marrakech.
Economie décarbonée
Les pays africains ont plaidé pour une croissance économique moins dépendante des énergies fossiles, au-delà du modèle «traditionnel» de développement industriel.
Au cœur de cette stratégie, il est envisagé de faire en sorte que les matières premières dont regorge le continent, y compris les minerais utilisés pour les technologies vertes, soient transformées sur place et non simplement exportées. Une autre piste consisterait à mieux monétiser sur le marché des crédits carbone les vastes écosystèmes du continent, forêts, mangroves, zones humides, qui absorbent le CO2.
Séverin A./La Rédaction