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CONGO : L’ÉGLISE BELGE FAIT SAUVER SON SAINT BORDEL

PrÊte catholique

L’affaire, telle que relayée par la presse, ressemble à un sketch mauvais goût : un prêtre belge, accusé de violences sexuelles au Congo, et une hiérarchie qui réagit avec la vivacité d’un escargot sous sédatif. Dès que quelqu’un prononce le mot « enquête », on dirait que les responsables cherchent frénétiquement sous la nappe pour savoir où ils ont rangé la morale chrétienne.

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Dans ce théâtre ecclésiastique, chaque acteur joue faux. D’un côté, les représentants de l’Église, qui jurent sur tous les saints qu’ils « prennent l’affaire très au sérieux », tout en donnant l’impression d’essayer d’éteindre l’incendie avec un vaporisateur d’eau bénite. De l’autre, des fidèles sidérés, qui ne savent plus s’ils doivent allumer des cierges ou des mégaphones.

On déplace le prêtre, on « clarifie le contexte », on organise des réunions feutrées où l’on parle d’éthique sur le ton d’un comptable qui découvre un trou suspect dans les bilans : c’est gênant, mais surtout, pour l’amour de Dieu, que personne n’en parle trop fort. L’objectif n’est manifestement pas la vérité, mais la discrétion, comme si l’Église essayait de cacher un éléphant sous une chasuble.

À mesure que l’histoire enfle, la communication devient un sport extrême. On promet la transparence avec le même enthousiasme qu’un politicien promet de ne pas mentir. On jure qu’on ne couvre rien… tout en installant des tapis manifestement conçus pour y balayer ce qui dérange.

Pendant ce temps, la population congolaise observe ce ballet clérical avec une lassitude mêlée d’ironie : encore un scandale, encore des silences, encore une institution qui parle d’humilité mais marche sur ses propres principes comme sur un paillasson.

Moralité ? Quand l’Église croit éteindre un feu en fermant les rideaux, il ne faut pas s’étonner si la fumée finit par sortir par le clocher.

Wilfrid K./La rédaction

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