Réunis à Abuja pour un sommet crucial, les dirigeants de la CEDEAO ont tenté de redéfinir l’avenir d’une organisation minée par les divisions internes et les séismes politiques. Le retrait annoncé du Mali, du Niger et du Burkina Faso, regroupés dans l’Alliance des États du Sahel (AES), pèse lourdement sur les discussions. Prévu pour le 29 juillet, ce départ historique remet en question les fondements mêmes de l’intégration régionale.
Le président sortant de la CEDEAO, Bola Ahmed Tinubu, arrive au terme d’un mandat mouvementé, marqué par des positions fermes face aux coups d’État militaires, mais peu de résultats tangibles. Sa tentative de renouer le dialogue par une réunion économique sous-régionale, boycottée par les États de l’AES, illustre la profondeur de la fracture.
Alors que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye est pressenti pour lui succéder, l’organisation doit choisir un nouveau cap. Entre tradition d’équilibre linguistique et nécessité de réformer en profondeur, la CEDEAO joue sa crédibilité. Le prochain dirigeant devra gérer une perte d’influence sans précédent tout en tentant de raviver une dynamique d’unité dans une région instable, mais plus que jamais interconnectée.
Wilfrid K./La rédaction
