Jour d’élection au Cameroun ! Les urnes sont prêtes, les bulletins sont alignés, et les espoirs… soigneusement contenus. Depuis les premières lueurs du matin, le pays vibre au rythme d’un rituel bien rodé : un scrutin où l’on vote beaucoup, mais où l’on change peu.
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Dans les files d’attente, on croise des visages fatigués mais fiers. Chacun glisse son bulletin comme un acte de foi, une prière silencieuse à la République. Pendant ce temps, les ténors du pouvoir affichent déjà la sérénité des vainqueurs éternels. Après tout, quand on gouverne depuis quatre décennies, on finit par confondre élection et anniversaire.
L’opposition, elle, s’accroche à ses illusions d’unité comme un parapluie sous un orage, utile, mais pas étanche. Entre ceux qui rêvent de “victoire surprise” et ceux qui dénoncent déjà la “fraude prévue”, le suspense ressemble à une vieille blague que tout le monde connaît par cœur, mais que l’on raconte encore, pour la forme.
Les observateurs internationaux prennent des notes, les médias comptent les taux de participation, et le peuple, lui, compte les années. Car au fond, ce scrutin n’est pas un choix, c’est un miroir, celui d’une nation qui hésite entre le courage du changement et le confort de l’habitude.
Ce soir, les bulletins parleront. Mais au Cameroun, comme souvent, ce ne sont pas les urnes qui décident… c’est l’histoire qui bégaie.
🖋️ L’ÉDITO QUI PIQUE – par Wilfrid KINT KINT
