À 92 ans, Paul Biya n’est plus seulement président du Cameroun. Il est une institution géologique, un monument vivant, classé patrimoine mondial de la longévité politique. Pendant que certains comptent leurs mandats sur les doigts d’une main, lui en est à un niveau où même les calculatrices demandent une pause.
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Hier, 12 octobre 2025, les Camerounais sont retournés aux urnes. Officiellement, pour “choisir” leur président. Officieusement, pour vérifier si le chef de l’État respire encore assez pour signer les décrets. Car au pays de l’« immuable stabilité », l’élection ressemble à un éternel replay : Biya candidat, Biya président, Biya éternel.
Ses partisans parlent de “vision et expérience”. Ses détracteurs, eux, évoquent “archéologie du pouvoir”. On dit qu’il a connu plus de Premiers ministres que la plupart des Camerounais n’ont connu de présidents africains. Et pendant que les jeunes rêvent de changement, lui rêve encore de son fauteuil, littéralement.
Dans les rues de Yaoundé, certains murmurent que Biya ne fait pas campagne, il fait de la résistance biologique. D’autres assurent qu’à ce stade, il ne brigue plus un mandat présidentiel, mais un bail à vie à Etoudi.
Le Cameroun ne manque pas de talents, mais il manque cruellement de passage de témoin. Et pendant que la jeunesse s’épuise à espérer un souffle nouveau, le vieux lion s’accroche à sa savane politique, persuadé que l’histoire du pays s’écrit encore à la machine à écrire.
Au fond, la seule véritable question reste celle-ci :
Et si le changement, au Cameroun, devait commencer… par un réveil ?
L’ÉDITO QUI PIQUE, par Wilfrid KINT KINT








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