Au Cameroun, le temps n’a aucune prise sur certains hommes. René Claude Méka, 86 ans au compteur, pardon, “jeune général” selon la télévision nationale, dirige l’armée depuis 2001 avec la même vitalité qu’un dossier administratif à Yaoundé : il ne bouge jamais. Né le 2 février 1939, il a connu toutes les républiques, tous les uniformes et peut-être même l’invention du képi.
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Vingt-quatre ans à la tête des forces armées, c’est plus qu’une carrière : c’est une relique d’État. Pendant que les jeunes officiers s’entraînent, lui s’entraîne à battre le record mondial de longévité au commandement. Son secret ? La bénédiction de Paul Biya, lui-même président depuis le siècle dernier, le duo forme un chef-d’œuvre de stabilité… ou de formol politique.
On raconte que Méka ne vieillit pas : il se patine. Certains jurent même l’avoir vu faire ses tours d’inspection avec une kalachnikov en bandoulière et un sourire en coin, façon “je vous enterrerai tous”.
Dans ce Cameroun où la retraite semble un concept étranger, le général Méka n’est plus un militaire : c’est un monument. Et tant qu’il y aura Biya, il restera là, fidèle sentinelle d’un royaume où le temps s’incline, par ordre hiérarchique.
Wilfrid K./La rédaction
