Le 7 décembre, pendant que les armes crépitaient brièvement à Cotonou, les claviers, eux, n’ont jamais cessé de tirer. La tentative de coup d’État avortée n’a pas seulement mobilisé des soldats loyaux, elle a surtout déclenché une offensive numérique d’une ampleur inédite. Sur les réseaux sociaux, la République béninoise affrontait un ennemi invisible, rapide et bruyant : la désinformation organisée.
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En quelques heures, rumeurs, vidéos trafiquées et messages alarmistes ont envahi les fils d’actualité. Le scénario était écrit d’avance : annoncer la chute du pouvoir, glorifier les mutins, semer la panique. Certains influenceurs, soudain experts en géopolitique béninoise, ont joué les correspondants de guerre depuis leurs salons, relayant un narratif soigneusement calibré, souvent depuis Ouagadougou ou Niamey.
Au cœur de cette bataille parallèle, des figures bien connues du militantisme panafricaniste ont amplifié la cacophonie, transformant l’échec militaire en victoire médiatique imaginaire. Le putsch n’a pas tenu, mais la rumeur, elle, a tenté de s’installer durablement, comme une occupation symbolique des esprits.
Face à cette tempête numérique, les autorités béninoises ont compris que l’ordre public ne se défend plus seulement avec des armes, mais aussi avec des faits, du silence stratégique et une riposte informationnelle mesurée. Moralité cruelle : à l’ère des réseaux, un coup d’État peut échouer sur le terrain et prospérer en ligne. Et parfois, la fake news court plus vite que la vérité, surtout quand elle voyage en Wi-Fi idéologique.
Wilfrid K./La rédaction







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