Jacob Zuma a de nouveau comparu devant la justice sud-africaine jeudi, accompagné de son coaccusé, le groupe français Thales, dans l’un des dossiers de corruption les plus emblématiques de l’histoire politique du pays. Cette nouvelle audience vise à obtenir l’abandon pur et simple des charges qui pèsent sur eux depuis plus de vingt ans, malgré leurs plaidoyers constants de non-culpabilité. L’ancien chef d’État est accusé de corruption, de fraude et de blanchiment d’argent dans le cadre d’un contrat d’armement conclu en 1999 entre Pretoria et le groupe Thomson-CSF, aujourd’hui connu sous le nom de Thales, pour un montant avoisinant trois milliards d’euros.
Jacob Zuma, qui a toujours dénoncé une manœuvre politique contre sa personne, parle d’une véritable « chasse aux sorcières ». Mais pour l’autorité nationale des poursuites, cette affaire symbolise au contraire l’abus de procédures dilatoires. Pendant plus de deux décennies, une succession de recours, de reports et de contestations diverses a repoussé l’échéance judiciaire, suscitant lassitude et frustration dans l’opinion publique.
Parmi les nouveaux arguments avancés par la défense figurent des préoccupations liées à l’état de santé de Zuma, la supposée partialité du procureur principal et la disparition de témoins clés, décédés ces dernières années. Autant d’éléments que la justice devra désormais trancher dans un climat politique et médiatique toujours sensible.
Au-delà du sort personnel de Jacob Zuma, ce procès cristallise les enjeux de la lutte contre la corruption en Afrique du Sud et met à l’épreuve la crédibilité de ses institutions judiciaires.
Wilfrid K./La rédaction








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