Un vent nouveau souffle sur la coopération militaire américaine en Afrique. Lors de l’exercice African Lion 25, le plus vaste entraînement conjoint du continent, Washington a envoyé un message clair : les alliés africains doivent apprendre à se débrouiller seuls. Oublié le discours sur la bonne gouvernance et le développement intégré. Pour le général Michael Langley, chef de l’US AFRICOM, l’heure est au partage du fardeau et à la montée en puissance autonome des partenaires locaux.
Pendant quatre semaines, plus de 40 nations ont simulé des manœuvres terrestres, aériennes et maritimes, dans le silence notable de l’argumentaire moral habituel des États-Unis. Cette évolution intervient dans un contexte où les groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique consolident leurs positions, notamment au Sahel et en Somalie.
La compétition géostratégique s’intensifie : la Chine forme activement des armées africaines, tandis que la Russie, renforce son ancrage. Face à ces rivaux, les États-Unis réajustent leur posture. Ils privilégient désormais une force plus légère, potentiellement moins présente sur le terrain, mais plus incisive.
Ce retrait partiel interroge : alors que les capacités militaires locales restent limitées, les insurrections gagnent du terrain. L’Afrique, nouvel épicentre du terrorisme mondial, pourrait bien se retrouver seule face à des menaces croissantes. Washington mise sur l’autonomie de ses partenaires, mais le pari reste risqué dans une région où l’instabilité règne encore en maître.
Wilfrid K./La rédaction







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