Au Cameroun, la politique ressemble de plus en plus à une série à rallonge dont personne n’a demandé la saison 38. Exilé à Yola comme un héros incompris, Issa Tchiroma Bakary joue désormais le rôle du justicier solitaire, lançant depuis son refuge un ultimatum de 48 heures à Paul Biya, lequel, fidèle à sa légendaire placidité, semble avoir mis le compteur en pause depuis 1982.
First Afrique TV : Votre fenêtre sur l’Afrique
Tchiroma accuse le régime de « terrorisme d’État », ce qui, dans le scénario actuel, équivaut à jeter une brouette d’essence sur un brasier déjà joyeusement alimenté par le post-électoral. Lui se proclame “président élu”, ses partisans se proclament “détenus politiques”, et la présidence… se proclame en excellente santé institutionnelle, comme d’habitude.
Depuis Yola, l’opposant multiplie déclarations martiales, menaces feutrées et envolées prophétiques. De son côté, le palais d’Etoudi répond avec l’enthousiasme d’un parent fatigué qu’on réveille pour une bêtise déjà faite, par un silence lourd, mais très administratif.
Pendant ce temps, la population observe ce feuilleton politico-épique où chaque épisode promet un grand tournant… qui n’arrive jamais. Une véritable guerre d’usure, l’un use sa voix, l’autre use le temps. À ce rythme, le suspense finira peut-être par remplacer l’électricité dans certains quartiers.
Wilfrid K./La rédaction






Discussion about this post