Luc Gnacadja, président de GPS-Development, et Roël Houdanon, facilitateur de la Commission « Territoires Durables », rappellent que la gestion durable des terres est un enjeu central pour l’avenir du Bénin. L’agriculture, moteur de notre économie, repose sur la fertilité des sols, mais ceux-ci sont aujourd’hui gravement menacés. Dans certaines zones, plus de 90 % des terres sont dégradées, tandis que la déforestation et le changement climatique accentuent la vulnérabilité des communautés rurales et compromettent la sécurité alimentaire.
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Depuis des décennies, le pays a multiplié les campagnes de reboisement, notamment à travers la Journée nationale de l’arbre. Mais ces efforts, bien que louables, n’ont pas suffi. Trop souvent réduite à un geste symbolique, la plantation d’arbres se heurte à des taux de survie très faibles, faute de suivi et de protection. Restaurer la fertilité de nos terres exige une approche systémique, intégrant gouvernance foncière, pratiques agricoles durables et valorisation des services écosystémiques.
Pour les auteurs, la restauration des terres dépasse la seule dimension environnementale : c’est un impératif socio-économique. Chaque hectare réhabilité peut relancer la production, améliorer les revenus des agriculteurs, renforcer la résilience face aux aléas climatiques et soutenir la paix sociale. Des initiatives locales en témoignent déjà, qu’il s’agisse de l’agroforesterie, des forêts communautaires ou de la restauration des mangroves.
Afin de transformer ces réussites en dynamique nationale, cinq leviers apparaissent essentiels : sécuriser les droits fonciers, développer des financements innovants, intégrer la gestion durable des terres dans les politiques publiques, assurer la transparence grâce à des données fiables et impliquer pleinement les communautés locales.
Selon Luc Gnacadja et Roël Houdanon, le Bénin peut devenir pionnier en Afrique de l’Ouest s’il inscrit la gestion durable des terres au cœur de son développement. Restaurer nos sols, c’est investir dans la prospérité, créer des emplois durables et bâtir un avenir résilient pour les générations futures.
La rédaction
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