Le président russe Vladimir Poutine a proposé, dimanche 11 mai, l’ouverture de négociations « directes » et « sans condition préalable » avec l’Ukraine à Istanbul dès le 15 mai. Cette annonce, faite après les commémorations de la victoire sur l’Allemagne nazie, intervient en réponse implicite à l’ultimatum lancé la veille par Kiev et ses alliés occidentaux pour un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours. Alors que la guerre en Ukraine dure depuis plus de trois ans, cette ouverture diplomatique soulève autant d’espoirs que de doutes.
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Dans une rare démonstration d’unité, les dirigeants français, allemand, britannique et polonais, réunis à Kiev aux côtés de Volodymyr Zelensky, avaient réitéré leur soutien à l’Ukraine, exigeant une trêve immédiate et menaçant la Russie de nouvelles sanctions coordonnées. Pour Moscou, ces pressions sont perçues comme des « ultimatums grossiers ». Poutine a préféré faire une contre-proposition, relancer les discussions interrompues en Turquie, sans engagement préalable sur un cessez-le-feu. Il justifie ce refus par les multiples violations des trêves passées, notamment lors de célébrations religieuses et nationales.
La Russie occupe toujours 20 % du territoire ukrainien. Les combats ont déjà fait des dizaines de milliers de morts. Alors que les Européens affirment vouloir surveiller toute trêve en collaboration avec les États-Unis, le Kremlin insiste sur la nécessité de traiter les « causes profondes du conflit » avant toute paix durable. Poutine évoque la possibilité d’un cessez-le-feu à venir, mais uniquement si les discussions permettent un accord global. Cette prudence illustre le scepticisme de Moscou face aux promesses occidentales, notamment sur l’arrêt des livraisons d’armes à Kiev.
L’appel du président Zelensky à une cessation des hostilités reste ferme. Sur les réseaux sociaux, il s’est dit prêt à négocier, à condition que la Russie prouve sa volonté réelle de mettre fin au conflit. Il rappelle que le monde entier attend ce cessez-le-feu, première étape vers une paix durable. En marge des discussions officielles, les capitales européennes affinent leurs stratégies face à un Kremlin jugé insensible à la pression.
La position américaine, déterminante, se précise depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. En contact régulier avec Zelensky et ses partenaires européens, Trump affiche sa volonté de rapprocher les positions russes et ukrainiennes. Toutefois, son lien personnel avec Poutine alimente les inquiétudes à Kiev, qui redoute un accord imposé sans son consentement. La diplomatie américaine reste discrète mais active en coulisses, consciente que le règlement de cette guerre pourrait redéfinir l’équilibre stratégique en Europe.
Tandis que les négociations d’Istanbul s’annoncent cruciales, les regards se tournent vers le Kremlin. La Russie pose ses conditions. L’Ukraine réclame des garanties. L’Occident s’organise. Et le monde retient son souffle.
Wilfrid K./La rédaction








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